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    Au travers les cartes postales anciennes

     

    Je ne vais traiter que la cas de ma Bretagne,


    qui a subi tellement de changement,


    tout comme en France.

     

    Sources : une Bretagne si étrange 1900-1920 de James Eveillard et Patrick Huchet

     

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    Bébés et nourrices

     

    Née en 1890 à Fougères, d’un père et d’une mère ouvriers en chaussure, l’écrivain Jean Guéhenno fut confié dès sa naissance à une nourrice,

     

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    à laquelle il rend un vibrant hommage dans la préface de Changer la vie : « La première qui le prit sur ses genoux, lui apprit à sourire… et qu’il aima, la première entre tous les êtres…. »

     

    Fut-elle aussi resplendissante que cette nourrice de Plougastel-Daoulas que l’on découvre sur cette carte postale ?

     

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    Revêtue de ses plus beaux atours (coiffe et costume spécifiques à Plougastel), cette jeune femme tient un nourrisson emmailloté, telle une « momie », paré de superbes broderies.

     

    Allez vous étonner qu’ainsi retenus entravés, ces bébés de Bretagne eurent toutes les peines du monde à marcher … au désespoir des pauvres mères et nourrices, s’en allant invoquer le saint du voisinage pour accélérer le processus de la marche.

     

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    Croyances et pratiques diverses,

     

    pour « aider les enfants à marcher »


     

    Pour remédier au retard très souvent constaté, la première démarche consistait à se rendre auprès d’une fontaine aux vertus régénératrices établies, comme il existait en Bretagne.

     

    Fontaine Notre Dame de la Clarté, Kernoues

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    La fontaine sacrée prend sa source sous l'autel de la chapelle Notre Dame de la Clarté et émerge en bas de quelques marches à gauche de la porte de l'édifice. Cette fontaine souterraine avait pour vertu de soigner les enfants qui tardaient à marcher. Selon la tradition locale, on roulait les enfants sur l'autel à ces mêmes fins.

     

    Au besoin, on faisait appel aux saint (e) s réputés (depuis des générations) capables de soigner ce handicap, comme cette « Sainte Pataude », vénérée dans la forêt de Teillay (canton de Bain de Bretagne- 35) où, depuis la révolution, on lui attribue le pouvoir de guérir la stérilité e les difficultés des enfants à marcher.

    Mon article du 28/07/2010

    Dans ma campagne bretonne

     

    Aujourd’hui encore, les chaussures et petits chaussons déposés près de la « tombe de la fille » laissent à penser qu’elle n’a rien perdu de ses dons miraculeux.

    La tombe de la fille en forêt de Teillay

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    Des pratiques et croyances similaires étaient répandues en Bretagne.

     

    Au début du XXème siècle, comme dans les communes de Locoal-Mendon (près d’Auray – 56), auprès de « Be er soudard » (la tombe du soldat), sur les bords de rivière d’Etel ou à (Camors – 56), dont « Be er sant » (la tombe du saint) au pied d’un chêne dans la forêt, est toujours pourvue de chaussure d’enfants..et de baskets des plus grands.

     

    Camors

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